pelican a écrit : ↑08 avr. 2022, 08:28
Les Suisses sont même mieux que les Belges : ils ne disent pas 80 ...
Pas tous : on entend souvent dire "quatre-vingts" à Genève ou à Neuchâtel et... dans les caves de Bourgogne où on les voit beaucoup "descendre"
(comme les belges, du reste)...
Mais, c'est vrai que dans les cantons de Vaud, du Valais et de Fribourg, les mots septante, nonante et parfois "huitante" sont quasi "officiels", à ce qu'ils disent.
Sans doute un peu par "héritage" du "parler" français traditionnel qui en avait fini par rompre, à partir du bas moyen âge, avec l'usage venu des gaulois (!?), de compter par "vingtaine", comme le nombre de leurs doigts, pieds compris]
( deux vingt et trois vingt, pour 40 et 60, et même "quinze-Vingts" comme l'hôpital du même nom, dont on dit qu'il avait été appelé comme cela parce qu'il pouvait accueillir... trois cents aveugles). .
Car, ce n'est qu'avec la "redécouverte" progressive de la culture de Rome, après l'an mil, que le "dix" s'est fait une place dans le calcul, au point qu'on lit souvent dans les édits royaux ou sentences de parlements
(nom des tribunaux, à l'époque), ou encore dans les vieux "cartulaires" de bourgogne où l'on comptait les "ouvrées" de vignes, des choses comme "deux vingt et dix" ou trois vingt et dix"...
peut-être y en a-t'il au chateau de ...Meursault, ceci étant dit pour ne pas trop s'éloigner du fil).
On est alors, tout naturellement, passé à la numération "décimale" à la façon romaine
(trente, quarante, cinquante, jusqu'à ... nonante) jusqu'à ce que, pour une raison inconnue
(de moi, en tout cas), le dictionnaire de l'Académie française "ré-introduise" au XVIII°siècle l'usage du "vingt" , à partir de cinquante, s'obligeant forcément à utiliser aussi le "dix" quand c'était inévitable, comme dans soixante-dix et quatre-vingt-dix...
Et c'est l'usage qui a fini par prévaloir, en France, bien aidé par les révolutionnaires et les nécessités de la communication militaire, durant la première guerre mondiale.
Mais, ce n'est quand même qu'au lendemain de la seconde que les Instructions officielles en ont "conseillé" l'emploi.
Et pardon, Jean Pierre, pour cette digression, encore moins ferroviaire que l'écart entre les pieds de vigne. Mais je ne sais pas résister aux questions auxquelles j'ai appris à répondre.